Préambule
Le Livre de madrigaux de Martin Moulin, oeuvre musicale exceptionnelle, magnifiquement interprétée par cinq chanteurs, donne une place très particulière à la matière et à la composition des voix, mais aussi aux corps, méticuleusement chorégraphiés par le compositeur.
L’installation sonore Madrigal Matter (2021) contient, en particuliers, un montage de plusieurs extraits de l’enregistrement de la création musicale Le Livre de madrigaux de Martin Moulin, que j’ai réalisé à La Fonderie dans le cadre d’un concert au Mans le 4 septembre 2021.
Dans cette installation sonore,
que reste-t-il des corps et des présences à travers l’unique son de leurs voix ?
Que compose en nous leur écho dans le silence ?
Comment ces voix résonne-t-elles avec les autres sons qui émergent ?
Que racontent ces sons de l’espace ?
Extraits présents dans l’installation sonore :
Giro d’Italia (12’ env.)
soprano, mezzo, ténor, baryton / basse solo
Arabesco – Olimpia (6’ env.)
soprano, mezzo, ténor, baryton, basse
Viaggio a Montevideo (15’ env.)
soprano, mezzo, ténor
Le Livre de madrigaux
Musique Martin Moulin
d’après les poèmes de Dino Campana
Ensemble Offrandes
Amélie Castel — soprano
Sophie Mourot — mezzo
Renaud Mascret — ténor
Maxime Battistella — baryton
Olivier Bizot — basse
As-tu rêvé que la lumière n’était pas seulement au ciel,
hors de portée
pas seulement dans la musique entendue
mais dans la musicienne, sur ses lèvres,
dans ses yeux, même quand elle se tait ?
Philippe Jaccottet,
Le dernier livre de Madrigaux
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Le Livre de madrigaux reprend l’effectif le plus fêté par la tradition du madrigal italien de la fin du XVIème siècle et du début du XVIIème siècle : le quintette vocal mixte. Il s’agit d’un travail inspiré par l’œuvre du poète à l’expression hallucinée, à la sensualité débordante que fut Dino Campana (1885-1932). Son écriture, volontiers expressionniste, de par la force de ses images, la violence des évocations, semble entretenir un lien secret avec les poésies des néo-pétrarquistes dans lesquelles puisèrent des musiciens comme Marenzio, Monteverdi ou encore Gesualdo. Ceux-ci avaient besoin pour leur musique d’à-pics, de chocs puissants, mettant en permanence touche-à-touche ces deux absolus que sont l’amour et la mort.
Dans une esthétique certes bien différente, l’ambition de ce Livre de madrigaux est de nous emporter, grâce à l’infini des possibilités des voix et des corps mêlés, dans le labyrinthe des passions humaines.
Martin Moulin
Programme [durée 1h/1h10]
Giro d’Italia (12’ env.)
soprano, mezzo, ténor, baryton / basse solo
Giro, Ligetinek (2’ env.)
soprano, mezzo, ténor, baryton
Donna Genovese (5’ env.)
soprano, mezzo, ténor, baryton, basse
Arabesco – Olimpia (7’ env.)
baryton solo et quatuor de supporters
Arabesco – Olimpia (3’ env.)
soprano et mezzo
Arabesco – Olimpia (6’ env.)
soprano, mezzo, ténor, baryton, basse
Batte botte (6’ env.)
soprano, mezzo, ténor, baryton, basse
Viaggio a Montevideo (15’ env.)
soprano, mezzo, ténor
Giardino autunnale (Firenze) (7’ env.)
soprano, mezzo, ténor, baryton, basse